-Mon loulou, demain en classe, il y aura une minute de silence.
-Ah, pourquoi ?
-Parce qu’aujourd’hui trois enfants sont morts dans une école, un papa aussi, tués par un homme armé, un criminel, qui avait déjà tué trois personnes la semaine dernière. C’est la première fois que ça arrive dans une école en France. Leurs parents sont tristes, leurs familles, leurs copains, leurs voisins, et nous aussi, tout le monde, parce que c’est terrible, et demain, on pensera tous ensemble à eux, qui ne sont plus là, et à leurs proches, pour les soutenir, parce que nous sommes tous unis contre la violence, face au drame.
-Mais… cet homme… pourquoi il a fait ça ?
-On ne sait pas encore. Tu sais, rien ne peut expliquer une chose pareille. On pourra savoir peut-être, mais pas comprendre.
-Mais… il avait une arme, comment il est rentré dans l’école ?
-C’était le matin, l’heure d’aller en classe, l’école était ouverte, les parents amenaient leurs enfants.
-Mais… il pourrait venir dans notre école à nous aussi ?
-Ça s’est passé à Toulouse, c’est loin d’ici.
-Toulouse, c’est quel pays ?
-Ce n’est pas un pays, c’est une ville, en France, dans le Sud-Ouest.
-Quand tu dis « loin », ça fait combien ?
-Presque 1000 kilomètres.
-Et un kilomètre, c’est 100 pas ?
-Non, c’est 1000 pas.
-Ah, c’est loin alors. Mais… il pourrait tuer d’autres enfants là-bas ?
-On espère qu’il sera vite arrêté, en attendant, il y aura plus de policiers, même devant les écoles, pour protéger les gens.
-Et c’est à quelle heure demain ?
-Le matin je crois, mais la maîtresse vous expliquera, et toi tu me raconteras comment ça s’est passé, et on en parlera aussi si tu entends des choses que tu ne comprends pas, d’accord ?
-D’accord. Maman ?
-Oui ?
-Ça doit être dur pour leurs papa et leur maman ce soir.
-Oui, très.
-Maman?
- Oui?
-Je peux reprendre des pâtes ?