Au milieu de la foule.
Au milieu de la foule, Ils se retrouvent, encore. Ils ne savent pas comment, ne comprennent pas pourquoi, Ils avaient commencé, juste, à se regarder. Leurs doutes, raison, et convenances ? Écartés ! Ils plongent et replongent, tentés de se noyer.
Au milieu de la foule, Ils se cherchent, s’appellent. Des yeux peuvent donc sourire, répondre, dire, embrasser, souffler et caresser, toucher et pénétrer. S’amusaient-ils? Vraiment? Emportés, Ils s’évadent.
Au milieu de la foule, Ils s’oublient, se jouent des interdits, des non-dits, des autres, de vous. Là où rien n’est permis, ni un geste ni un mot, il ne reste que ça. Il leur reste tout ça. Que peut-on leur reprocher, voir l’autre penser?
Au milieu de la foule, Ils s’offrent, se dévoilent. Détournés un instant, ils s’affolent, dépendants. Navires qui s’amarrent, Ils s’accrochent du regard. Et s’apaisent et s’embrasent et respirent et désirent.
Au milieu de la foule, Ils se quittent, maintenant. Déchirés mais remplis, de l’autre, du lien, de vie. Ils pensent que demain tout recommencera. Le phare les ramènera tranquillement au port.
Mais loin de la foule, Ils s’évitent et se mentent. Huis clos en face à face, voilés de bienséance, pétris d’incertitude, et avide de distance. Plus question d’abandon, tout un monde de silence.
Ils attendent, impatients. La foule.
Qu’elle les protège, encore.